2 mars 2014

Qui êtes-vous?

Photo trouvée à Rectory Hill. Groupe de personnes non identifiées vers 1900

Ces jours-ci, je me questionne sur qui me lit. Qui êtes-vous? La question n'est pas arrivée de façon anodine, mais suite à mon dernier article. Tout à coup, mes stats ont grimpées d'une moyenne de 15 visites à 58, avec 32 visiteurs uniques dans le mois. À l'échelle de la blogosphère, c'est dérisoire vous me direz. Mais comme je ne suis qu'une débutante dans le domaine, pour moi c'est énorme!

En parallèle, je lis plusieurs autres blogs et articles et j'essaie de voir où je me situe dans cet univers. Un point m'a particulièrement intéressée récemment et c'est la notion de public-cible sur le net. Chris GillebeauSeth Godin, ou encore Kimberley Palmer sur Etsy.com écrivent que sur internet, l'idée n'est pas de chercher à parler À TOUS LE MONDE. Il faut trouver son public-cible. Et même si ceux-ci ne sont que 10 ou 12 personnes, c'est super aussi. Alors 32, imaginez! je suis aux oiseaux. Bien sur, si j'exclus mon chum, mon frère, 2 ou 3 amis qui m'ont répondu sur FB, il reste tout de même plus de 25 personnes dont je ne sais strictement rien, ni sur leurs intérêts, ni sur leur réelle motivation à lire ce que j'ai à écrire.



Mais en y réfléchissant, je me suis dit que je ne saurai probablement rien sur vous si vous ne savez rien sur moi. C'est quand même de rapports humains dont on parle ici. Mais voilà, je suis pudique, et mon feeling c'est que vous l'êtes aussi. Comme moi, vous aimez bien voir et lire ce qui s'écrit sur la toîle, vous êtes curieux mais laissez rarement une trace. Jamais de commentaires, très peu de partages, à l'occasion un "j'aime". Parce que toute cette activité laisse des traces, et peut en dire long sur vous, sur vos goût ou pire, sur vos opinions. Certaines personnes, au contraire, sont hyperactifs sur le net et laissent des tonnes de traces. Mais à force de trop en mettre, on devient de moins en moins pertinent, admettons-le.

Toutefois, comme l'expliquent ces trois blogueurs ci-haut, la vraie révolution d'internet, là où notre génération se démarque clairement de l'ère industrielle et technologique de première génération, c'est dans notre nouvelle façon de réseauter. Nous nous rassemblons dorénavant par centres d'intérêts. La communication de masse, et par extension, la publicité de masse sont des modèles du passé. Nous avons maintenant des choix à faire, à travers une masse infinie d'information et de communautés d'intérêts. C'est une opportunité extraordinaire de modeler sa vie, de vivre selon ses principes, ses envies, ses centres d'intérêts. Mais pour cela, il faut d'abord se cerner soi-même, se connaître, ce qui est loin d'être le cas de bien des gens que je connais, à commencer par moi-même.

Alors pour cerner ma communauté d'intérêt, j'ai décidé de me mouiller un peu plus (sur le sujet, je vous suggère d'aller voir cette vidéo de Seth Godin). C'est ce que je fais avec ce blog, et avec ma boutique Etsy. Avec Google + aussi. Et quelques autres profils plus ou moins complétés. Et j'ai voulu cerner mes motivations à faire cela. Ma motivation présentement, et mon urgence, c'est de sauver le presbytère de l'effondrement et envisager la démolition contrôlée des annexes dans un avenir proche. Je croyais avoir encore deux ans devant moi, maintenant j'en doute. L'été 2014 serait certainement un horizon plus sécuritaire. D'où l'urgence.

Aussi j'ai tenté de cerner mon public-cible, et je me suis dit que forcément, celui-ci aime l'histoire, la généalogie, le patrimoine, l'ethnologie, la déco, la réno, le vintage, l'écolo, le recyclage, la restauration. Il est collectionneur, ramasseur, consommateur (mais intelligent, pas compulsif). Il est aussi franco et anglo. Et dans bien des cas unilingue. Les deux solitudes, vous voyez? Ce qui m'oblige à tout traduire. C'est ce que je fais sur Etsy (je ne laisse pas le traducteur automatique s'en charger, c'est une horreur), et c'est ce que je veux faire très bientôt avec ce site. Double-tâche tout le temps, ce qui me désavantage en terme de productivité.

Jusqu'ici, je crois que vous avez compris à quoi ressemble ma communauté d'intérêt. Vous reconnaissez-vous? Je veux mettre à jour une histoire jusqu'ici enfouie, celle du Révérend Dickson et de son presbytère, de son église et de ce lieu que l'on nomme Rectory Hill. Je m'adresse aux amateurs d'histoire et de patrimoine. Je veux parler de l'établissement et du mode de vie d'une communauté de protestants anglophones venus d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande principalement, qui se sont établis dans les Cantons-de-l'Est sous le régime anglais, et ont bâtis des églises, des "rectory" (résidence du révérend et de sa famille), des écoles, des moulins, des fermes et des bâtiments municipaux. Je m'adresse donc aussi aux plus vieux parmi les anglais encore vivants, et à leur descendants, répartis un peu partout en Amérique du Nord, au Canada et aux États-Unis. D'où la nécessité de m'adresser à eux en anglais.

Je m'adresse aux citoyens d'Inverness et des environs, de toutes les municipalités qui formaient à l'origine le comté de Megantic. De Thetford Mines à Plessisville, en passant par Lyster, Laurierville. St-Ferdinand, Black Lake, Notre-Dame de Lourdes, St-Jacques de Leeds et bien d'autres (près de 27 municipalités actuelles faisaient partie du comté de Megantic. Et Inverness en était le chef-lieu). Dans les journaux The Gazette, Megantic Edition, retrouvés dans le presbytère de Rectory Hill, ces gens pourraient lire la chronique hebdomadaire de la vie dans leur coin de pays, plus de 100 ans plus tôt. Et découvrir, comme moi, des événements fascinants qui se sont produits dans leur maison, ou chez leurs ancêtres. Mais seulement voilà, la grande majorité de ces gens ne parlent ni ne lisent l'anglais. Les anglophones ne représentent plus que la moitié de 1% de la population d'Inverness, et certainement moins encore dans tout le territoire de l'ancien comté de Megantic.

Je m'adresse aussi aux collectionneurs, à cause de tous ces objets que j'ai retrouvé dans le presbytère. Je m'adresse aux descendants de M. Dickson, puisqu'il y en a, c'est certain. Je m'adresse aux Patterson, aux Leith, aux Graham, aux Cochrane, aux Haskett, aux Smyth, aux Wilton, et tous ces gens qui peuplaient jadis le hameau de Rectory Hill. Et je m'adresse aux amateurs de structures anciennes. Architectes, restaurateurs, artisans, ingénieurs, bricoleurs, menuisiers et simples bidouilleurs.

À terme, j'aimerais créer une communauté d'intérêt (certains d'entre vous?) sur le projet commun de sauver le presbytère, et de diffuser son histoire, de s'approprier une partie de son essence dans la connaissance de cette histoire, et/ou en se procurant un des objets faisant partie de la collection de Rectory Hill. Un objet qui porte en lui plus que son utilité première, mais une partie de l'histoire de celui ou de celle à qui il a appartenu (un membre de la famille Dickson en l'occurence). Si vous me suivez dans ce grand projet, je vous indiquerai bientôt comment vous pouvez concrètement participer. Je ne parle pas ici que d'argent, d'investissement financier, mais d'aide physique aussi, ou de troc, ou encore de diffusion sur les réseaux sociaux. Si vous avez des suggestions, n'hésitez pas à m'en faire part.

J'espère que mes motivations sont maintenant plus claires, et que je n'ai pas perdu en chemin plus de la moitié de mes 30 lecteurs du départ. Alors vous 6, si vous êtes toujours là, qui êtes-vous?


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