Carte postale envoyée de Montréal à Rectory Hill le 30 octobre 1914
L'Halloween tire son origine d'une ancienne coutume celte, le Samhain, qui célébrait la fin de l'été et les dernières récoltes de l'année. La nuit qui marquait la transition entre l'été et l'hiver, le commencement du nouvel an Celte, revêtait un caractère magique. Ce jour-là, les fantômes et les démons erraient librement sur la terre, de sorte que les villageois portaient des costumes horribles pour tromper les esprits.
Carte postale envoyée le 28 août 1935 à Mme Dickson
La carte est signée par Marge (Marjorie)
Voici la première d'une série de cartes postales envoyées à Rectory Hill que je reproduit ici. Elles ne seront pas classées par ordre de dates mais tout simplement choisies au hasard. Cette carte a été envoyée de Montréal par Marge (Marjorie), une amie ou une parente, et adressée à Mme Dickson. Il y est question de préparatifs de mariage en compagnie de Eva (la fille de Mme Dickson). Probablement le mariage de Marjorie, puisque Eva ne s'est jamais mariée.
Je vais reproduire le texte d'abord en anglais, puis le traduire, au mieux de mes habiletés, en français.
J'ai trouvé cet article dans les archives journaux de Google qui m'informe sur la date du mariage de Ethel Vivian Dickson avec Mr. Cruickshank, qui était le directeur de la Banque Royale, située au centre du village d'Inverness, aujourd'hui le bureau municipal. Nouvelle excitante puisque je viens de mettre à jour ma page sur le Rév. Dickson suite à la découverte de son arbre généalogique sur internet, et la date de mariage de Ethel restait inconnue.
Dans les années '30, les enfants du Rev. Dickson avaient entre vingt et quarante ans, étant nés entre 1893 (environ) et 1910. Eva Ruth était la 3e de 5 enfants, elle est née en 1898. Elle était aussi l'aînée des 3 filles.
En juillet 1937, Eva Ruth travaillait à Montréal à la United Amusement Corporation Limited. Cette compagnie qui se spécialisait dans la distribution de films Hollywoodiens, notamment, possédait les cinémas Rialto, le Corona, le Regent Theatre et le Théâtre Seville.
En 1937, à l'âge de 39 ans, Eva Ruth envoya cette lettre dactylographiée de 3 pages à sa soeur Gladys qui passait l'été à Rectory Hill, avec sa mère Ruth. Eva parle aussi des filles (the girls) dans sa lettre, mais ce n'est pas clair de qui il s'agit.
Elle dactylographia sa lettre sur le papier officiel de la compagnie pour laquelle elle travaillait, durant ses heures de travail. En 1937, Eva Ruth incarnait un type de femmes émancipées et indépendantes financièrement qui ne couraient pas les rues à l'époque. Mais en plus, la compagnie pour laquelle elle travaillait distribuait à Montréal les films de Walt Disney Studios (fondés en 1923), des œuvres qui créèrent une véritable révolution artistique dans le monde du 7e Art à l'époque. Elle avait de quoi être fière.
Petit à petit, mon chum et moi vidons les annexes du presbytère avant que tout ne s'écroule. La semaine dernière, il est revenu avec cette machine à écrire Underwood. Il s'agit, bien sûr, de la machine à écrire du Rév. Dickson, puisque celui-ci était l'éditeur du journal The Megantic Gazette et qu'il y écrivait quelques articles.
Je ne connais pas encore le modèle ni l'année de cette machine, mais selon mes recherches, il s'agit probablement d'une No. 3. C'est un modèle assez rare, et celui-ci date d'avant 1915 (année du décès du Rev. Dickson).
Photo trouvée à Rectory Hill. Groupe de personnes non identifiées vers 1900
Ces jours-ci, je me questionne sur qui me lit. Qui êtes-vous? La question n'est pas arrivée de façon anodine, mais suite à mon dernier article. Tout à coup, mes stats ont grimpées d'une moyenne de 15 visites à 58, avec 32 visiteurs uniques dans le mois. À l'échelle de la blogosphère, c'est dérisoire vous me direz. Mais comme je ne suis qu'une débutante dans le domaine, pour moi c'est énorme!
En parallèle, je lis plusieurs autres blogs et articles et j'essaie de voir où je me situe dans cet univers. Un point m'a particulièrement intéressée récemment et c'est la notion de public-cible sur le net. Chris Gillebeau, Seth Godin, ou encore Kimberley Palmer sur Etsy.com écrivent que sur internet, l'idée n'est pas de chercher à parler À TOUS LE MONDE. Il faut trouver son public-cible. Et même si ceux-ci ne sont que 10 ou 12 personnes, c'est super aussi. Alors 32, imaginez! je suis aux oiseaux. Bien sur, si j'exclus mon chum, mon frère, 2 ou 3 amis qui m'ont répondu sur FB, il reste tout de même plus de 25 personnes dont je ne sais strictement rien, ni sur leurs intérêts, ni sur leur réelle motivation à lire ce que j'ai à écrire.
En visitant la page sur l'Église St-Stephens, vous verrez une vidéo regroupant une trentaine de photos de l'église prises à l’été 2009 par mon ami Stéphane Giraldeau. En le visionnant, vous constaterez la beauté de ce bâtiment, véritable joyau du patrimoine rural et religieux. Pour une histoire plus exhaustive de l’église et du presbytère, allez voir les pages Histoire deRectory Hill partie I et Histoire de Rectory Hill partie II.
La photo que vous voyez ci-haut a été prise à partir de l’entrée de mon terrain situé de l’autre côté de la rue. C'est cette vue de l’église qui se présentait à moi chaque fois que je sortais de ma maison. Aujourd’hui, la vue a bien changée. L'église a été détruite par le feu le 27 mai 2010… Ce matin-là, j'étais à Montréal et je m'apprêtais à partir pour le travail quand j'ai reçu un coup de fil d’un ami. Il m’a dit : « L'église est en feu! T’as pas besoin de te presser, les pompiers sont là mais il ne reste presque plus rien de toute façon... »
En larmes, j'ai sauté dans ma voiture pour parcourir les deux heures de route qui me séparaient du drame qui était en train de se jouer sur ce rang d’Inverness. Il y avait un CD dans le lecteur de ma voiture et celui-ci s’est mis à jouer dès que le contact fut mis. C’était Fireweed, la première pièce de l'album Wooden Arms de Patrick Watson.
"Fireweed"
After all the flames
In the morning
Quiet ashes fell
For hours and hours
And in the morning rise
We planted our skin
Like a seed in the ground
So we dug ourselves a hole
And planted all our skin
Like a seed in the ground
To grow again
Where the fireweeds grow
Where the fireweeds grow
Where the fireweeds grow
Cette chanson joua en boucle durant tout le voyage, alors que dans ma tête, je ne voyais que les images de l'église en flamme. Je m’accrochais à ces paroles (« Like a seed in the ground, to grow again ») car elles me donnaient espoir. Elles me permettaient de voir au-delà du drame, elles me disaient que la fin de quelque chose n’est pas la fin de tout, que tout deuil porte en lui la promesse d’une renaissance. Je me suis juré, dès cet instant, que quelque chose de nouveau naîtrait de la disparition de mon église.
Voici ce que j'ai vu à mon arrivée (même prise de vue que photo du haut):
J'ai plus tard envoyé un courriel à quelques amis et médias. Il en a résulté 3 articles: un paru dans le journal régional L'Avenir del'Érable, un dans le journal The Gazette par Marian Scott et l'autre dans le Township Heritage Web Magazine par Matthew Farfan.
Après cet événement, qui fut vraiment triste pour moi, mais aussi pour l'ensemble de la communauté d’Inverness, et notamment pour les anglicans, j'ai pris la décision que j'allais dorénavant prendre le temps de m'occuper de la maison, l'ancien presbytère, et de son terrain qui en avaient (et en ont encore) bien besoin. J'ai aussi pris la décision de reprendre tous les objets, les archives, les journaux, que j'avais placés ici et là dans les annexes, de les ranger dans des armoires à l'abris des rongeurs, de les inventorier, de les nettoyer, et de les mettre en vente afin de financer une partie des travaux.
Et voilà que récemment, j’ai fait une incroyable découverte. En prenant, au hasard, un journal The Gazette Megantic Edition de l’année 1903, je lis quelques articles. Un titre attire mon attention: Rewards Offered. Je suis aussi attirée par la signature: Rev. H.A. Dickson, Rectory Hill, March 23, 1903.
Et voici l'article:
Article paru dans The Gazette Mégantic Edition du 26 mars 1903
Imaginez ma surprise! Je découvre, 111 ans plus tard, que l'incendie de la première église St-Stephen's était peut-être, lui aussi, d’origine criminel. Du moins, une rumeur à cet effet circulait à l'époque, et le Révérend Dickson voulait y mettre un terme afin de ne pas nuire à la levée de fond qu'il menait à l'époque afin de reconstruire la nouvelle église. Celle-ci fut érigée un an plus tard, et ouverte aux fidèles le 7 août 1904. Cette même année, le Rev. Dickson fit faire des rénovations sur le presbytère au coût de $ 800. C'est lors de ces rénovations que les annexes ont été construites, dans lesquelles j'ai trouvé tous les objets de la famille Dickson, ainsi que les documents d'archives et les journaux. J’y ai également trouvé les rapports annuels de l’église anglicane du Québec, au moins une cinquantaine d’entre eux, et datant pour les plus vieux du milieu du XIXe siècle. Dans celui de l’année 1904, on peut y lire ceci sur la reconstruction de l'église et les rénovations du presbytère:
Je me sens désormais un peu moins seule avec ce lourd fardeau d'avoir été la propriétaire d'une église qui fut incendiée criminellement. Le Rev. Dickson a lui aussi vécu cette épreuve. Évidemment, l'église ne lui appartenait pas en propre, elle était la propriété du Diocèse Anglican de Québec. Aussi, il a pu compter sur toute une communauté afin de ramasser des fonds pour en reconstruire une autre. Il faut tout de même se rendre à l'évidence que l'église St-Stephen's qui fut incendiée en 2010 sera la dernière. Nous n'en reconstruirons pas une autre. Je peux, par contre, reconstruire autre chose sur les cendres de cette dernière. La graine que j'ai planté dans les cendres ce 27 mai 2010, c’est celle de la mémoire. Je ferai en sorte que cette boîte à mémoire, que j'ai découvert à Inverness en 1999, le presbytère et son contenu, soit mise à jour, et que l'œuvre du Rév. Dickson soit enfin connue et reconnue.
En faisant de la recherche sur un nouvel item que j'ai mis en vente sur ma boutique Etsy, j'ai découvert qu'il y avait à Montréal, jusque dans les années '60, un Square du nom de Chaboillez situé à l'emplacement du Planétarium Dow (maintenant appelé le Planétarium de Montréal). Je faisait incidemment une recherche sur une bouteille d'Extrait de Malt de la brasserie Dow de Montréal, que voici:
Je n'étais pas revenue ici depuis les fêtes. Mais non, je n'étais pas en vacances, j'étais très occupée à ouvrir ma boutique sur Etsy.com. Ça semble facile comme ça, mais détrompez-vous, c'est beaucoup de travail. Maintenant que le plus gros du travail est fait (il reste un peu de ''fine tuning'' tout de même), je vais mettre de plus en plus d'objets en vente. Pour l'instant, je n'en ai que 5. Vous pouvez les voir en allant sur la page Ma boutique Etsy à droite.