Vue du village d'Inverness vers 1900 (source: La Route Celtique) |
Lors de la conquête britannique en 1759, on introduisit un
nouveau mode de découpage des terres: le canton (township). Les terres de la
couronne étaient ainsi divisées en cantons d’une superficie de 160 kilomètres
carrés. Au sein de chaque canton, on réservait près de 30 % de la superficie au
clergé protestant et à la couronne.
Un canton était d’abord accordé à un leader, puis arpenté et
subdivisé en lots de deux cents acres. Ceux-ci
étaient ensuite attribués à des colons nommés « associés ». Le système visait à
rendre accessibles de bonnes terres aux colons, et ce, gratuitement. Toutefois,
en pratique, les gens du gouvernement et leurs amis s’attribuaient plusieurs
cantons sans avoir recruté de colons pour défricher la terre, ce qui eu pour
conséquence le développement tardif des infrastructures de certains cantons.
En 1796, le gouvernement britannique complète un relevé des
terres entre la ville de Québec et la frontière américaine, créant ainsi les
Cantons-de-l’Est. Les autorités espèrent
alors que ce territoire se peuplera rapidement d’Anglais, d’Écossais et
d’Irlandais fidèles à la couronne britannique.
Vers 1800, la plus grande partie du canton d’Inverness sera
détenue, selon le système des chefs et associés, par le lieutenant-gouverneur
Robert Shore Milnes, un dénommé Myers, William McGillivray et le colonel JosephFrobisher. Myers dispose de larges étendues de terre sur les deux côtés du lac
Joseph. Quant à Frobisher, il possède des terres dans la partie sud-ouest du
canton et d’autres dans le canton d’Ireland. Les deux principaux propriétaires,
Frobisher et Myers, des spéculateurs, pensaient que le lac Joseph deviendrait
un centre d’activités commerciales.
L’arpenteur Joseph Bouchette décrivit ainsi le canton d’Inverness en
1815 :
« Aucune partie de ce terrain n’est
cultivée, quoiqu’il contienne dans la partie du sud des terres d’une qualité
supérieure, propres à presque toute sorte de culture et que le reste soit
généralement au dessus de la médiocrité, excepté une étendue de marécages
d’environ 8000 acres au nord, qui est couverte de sapinette, de pruche blanche
et de cèdre. Sur les terrains secs, le bois de construction est en grande
abondance et d’une excellente qualité. Le township est arrosé par le lac
William, qui se décharge dans la Becancour, et par un autre s’unit au Lac Pitt,
outre plusieurs petits ruisseaux. » (Joseph Bouchette, Description
topographique de la province du Bas-Canada, Londres, W. Faden, 1815, p.
589-590).
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